Dans notre pays (la Rivière des Crevettes), j’ai constaté que l’industrie de la mode évolue à une croissance vertigineuse, et répond de plus en plus aux critères d’esthétiques, mais aussi d’utilités des consommateurs. Les entrepreneurs du secteur doublent d’ardeur dans le travail en faisant preuve de plus de créativité et d’innovation. Lors de mes marches dans l’avenue commerciale de Facebook, (vous savez à quel point j’aime aller à la découverte de nos talents dans le domaine!!!), je suis tombée sur une marque qui a commencé par la production de sacs de luxe. Pour répondre aux besoins de ses clients et étendre ses horizons vers plus d’originalité, la marque s’est lancé dans la confection d’articles de mode divers. L’occasion s’est présenté pour moi de rencontrer la fondatrice de la marque et je n’ai pas hésité à en savoir plus!
Salut Stella! Alors c’est un plaisir de pouvoir t’interviewer et faire connaître la personne que tu es et ta marque d’accessoires à nos lecteurs. Parle-nous de toi, de ton parcours, et ce que signifie Zendza.
Je m’appelle Stella Wabo, je suis mariée, maman et mamange. J’ai fait mes études en informatique, mais je n’ai pas terminé ma licence, car je ne parvenais plus à bien gérer mes finances malgré mes petits boulots. J’ai donc marqué une pause sur mes études. Le mot « Zendza » n’a pas de signification claire. C’est un nom pratiquement inventé, mais il s’inspire des mots « sandja » ou « sendja » qui veulent dire pagne en plusieurs langues de l’ouest.
Quel a été le déclic ? As-tu appris le métier ? Où c’est juste un hobby devenu une passion et finalement une entreprise aujourd’hui ?
Très jeune, j’avais déjà une forte envie de lancer ma propre marque, j’étais tellement émerveillée, car je voyais des sacs de marques étrangères et souvent, je me demandais pourquoi au Cameroun nous n’avons pas assez de marques d’envergures dans le domaine de la mode? Et une fois à l’université, je faisais déjà des recherches sur comment créer sa marque et j’ai réuni les informations jusqu’en 2018. Je décide de me lancer et en 2019 Zendza fashion est né.
Comment trouves-tu l’inspiration pour tes créations et pourquoi avoir choisi la maroquinerie et les accessoires ?
Je trouve mes inspirations partout, je regarde beaucoup autour de moi et surtout, je regarde le travail de grands créateurs. Quand des idées me viennent, je les dessine et dès que possible, je produis des échantillons. Pourquoi j’ai choisi la maroquinerie? C’est tout simplement parce que c’est le domaine le moins accessible pour nous. Il est facile pour nous africains et plus précisément camerounais de porter des vêtements cousus chez nous, car nous avons des couturiers partout, mais combien ont des sacs Made in Cameroon ? Déjà que beaucoup pensent que nos sacs ne sont pas produits ici. Pour eux, nous achetons les sacs en Chine ou ailleurs et collons des choses dessus pour revendre. Je n’oublie pas également le fait que les sacs à main sont des indispensables dans la vie des femmes et je pense que nous devons avoir plus de marques qui produisent nos sacs.
Qu’est-ce qui fait la différence entre tes créations et celle de la grande distribution ?
La différence entre mes créations et ceux de la grande distribution est tout simplement qu’il s’agit de mes créations et ils sont produits par nos frères et sœurs ici au Cameroun.
Il est vrai que tu mets en avant la production des sacs, mais j’ai remarqué que Zendza s’étend vers d’autres horizons : vêtements, bijoux…. Quels sont les procédés et les matériaux utilisés dans la création de tes articles ?
Nous produisons des sacs, des vêtements et des bijoux avec des matériaux que nous trouvons ici et ailleurs, je parcours nos marchés et j’achète les tissus selon mes inspirations.
En termes de marché et de consommation locale, parviens-tu à écouler facilement tes produits ?
Oui, j’écoule mes produits bien que le coût de production ne nous permet pas de vendre à un prix accessible à tous les camerounais pour le moment. Ceux qui peuvent se le permettre achètent sans problème.
Être entrepreneur en Afrique et produire localement et fidéliser sa clientèle n’est pas toujours chose évidente. Quels sont les challenges que tu as rencontrés jusqu’ici. Tes meilleurs moments, tes fâcheuses expériences….
Ouf! Les challenges sont nombreux surtout pour quelqu’un comme moi qui vise l’excellence. Les collaborateurs sérieux sont difficiles à trouver, beaucoup ne respecte jamais les délais. Et pour les finitions alors n’en parlons pas, je dois beaucoup batailler pour arriver à avoir des articles avec des finitions bien faites. Les meilleurs moments, je peux en compter plusieurs, mais je vais partager deux: la première est la vente privée que j’ai organisée en 2019 qui a été un franc succès. La deuxième, c’est lorsque j’ai expédié des articles à l’étranger pour la première fois. Ce jour-là, à Dhl j’étais vraiment heureuse 😀
Comment vois-tu l’avenir de ta maison de marque ? Des projets en vues ?
Actuellement, nous avons relancé les travaux et je compte travailler jusqu’à être comptée parmi les meilleures marques d’Afrique. Mais à court terme, je projette d’ouvrir le premier showroom de Zendza.
Quels conseils donnerais-tu à une jeune ou toute autre personne voulant devenir comme toi ?
Le conseil que je donne, c’est d’être résilient et déterminé, car ce sont les attitudes qui me caractérisent et je pense que c’est grâce à eux que j’avance. Je n’oublie pas le Seigneur qui bénit les efforts donc de prier également beaucoup.
Merci de nous avoir ouvert ton monde. Le travail que tu fais est remarquable et exceptionnel
Merci à toi Mona
Et voilà! On aura beau montré l’avers et le revers des situations, de la vie … mais Stella nous apprends une chose: la témérité conduit à la réalisation de ses rêves. Et le sien c’est la fierté qu’elle a de mettre en avant son savoir faire pour satisfaire toutes les personnes qui acquièrent ses articles et ce faisant, vous rendre fier de porter une marque Made in Cameroon. Pour vous proccurer ses créations, consultez sa page Facebook Zendza Fashion.
2 commentaires
Très bel article. Cette dame Stella est très inspirante.
Big up pour elle
Nous l’aimons beaucoup! Nous nous sentons privilégiés de l’avoir interviewé!