Quand je regarde les créations d’accessoiristes d’autres régions africaines, (Afrique de l’ouest, Afrique de l’est etc.), je me rends compte qu’ils utilisent leurs tissus et le mettent énormément en valeur. Une fois, lors d’un appel vidéo WhatsApp avec un ami à Abidjan, il me fait remarquer que le tissu de ma robe est celui de son ethnie en Côte d’ivoire. Quelle ne fut pas ma surprise?! Cette robe était un cadeau de ma collègue ramenée lors d’un séjour à Abidjan. J’ai découvert à tout hasard des accessoires fabriqués en tissus Ndop. Je me suis donc demandé pourquoi nous ne valorisons pas les tissus de chez nous ? Je n’ai pas hésité à contacter Krysty de Kokoumbo, l’auteur de la publication desdits accessoires, pour qu’elle nous en dise davantage sur son travail.
Christine est une jeune camerounaise très entreprenante, mère de plusieurs enfants (Ndlr propos qu’elle même émet avec beaucoup d’humour). Elle vit et travaille à Douala et elle a toujours été passionnée du tissu en général. Ayant vécu plusieurs année dans la région du Nord, elle a embrassé et adopté leur culture. Sa passion et sa curiosité ont pris le dessus et elle a décidé de valoriser les tissus #madeinCameroon. Cependant, ce n’est qu’en 2018 qu’elle décide de travailler le tissu Ndop qu’elle connaissais déjà.
Pour réussir ses créations, Christine s’est lancée dans l’apprentissage autodidacte et des formations en ligne. Chez elle, elle s’essaye à reproduire certaines créations, puis concevoir et fabriquer les siennes. S’exercer continuellement est son secret pour maintenir sa créativité. C’est ainsi qu’elle produit des sacs à dos, des porte clé, des housses pour coussins, volant et porte mouchoir, des nappes et sets de table, des portes documents, des mocassins, des bijoux, etc. Aujourd’hui, ses produits sont commercialisés au niveau locale mais, elle collabore et travaille avec des clients au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Finlande, au Luxembourg, et aux USA.
Il n’est pas toujours facile de se démarquer et de faire face à la concurrence. Quand on lui demande comment est ce qu’elle s’y prend pour commercialiser et fidéliser sa clientèle, Christine répond: « il est vrai que le marché est très vaste, mais l’avantage que j’ai c’est que le tissu que j’utilise est unique et pas donné ». Et comme tout créateur, Christine ne compte pas s’arrêter là. Elle se projette et veut étendre ses horizons. L’un de ses projets consiste à créer une marque et une ligne de vêtement.
Grace à Christine, j’ai enfin réalisé que le tissu fabriqué au Cameroun se commercialise et s’exporte. Mais je suis un peu perplexe quant à sa vulgarisation locale. Et justement quand je parcours les rues et les grands carrefours commerciaux de la ville de Douala, ce sont des tissus d’autres provenances qui sont mis en avant, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest: Wax, Bazin, Kenté, Batik, Calicots teintés etc. En échangeant avec Christine j’ai découvert qu’il existe de nombreux artisans qui tissent le pagne à la main. C’est déjà bien de savoir qu’il existe des personnes qui s’intéressent à la pérennisation de cet art chez nous, mais l’heure est à une vulgarisation plus amplifiée au niveau local. Désormais vous savez chez qui vous adresser si vous voulez vous vêtir 100% made in Cameroun. Contactez Christine pour passer vos commandes au +237 675984783, ou laissez lui un message sur son compte Facebook Krysty de Kocoumbo.