3 Ladies Pirates & Voahary Mdg, des marques qui éveillent le malgache en vous!

Lorsque j’étais enfant, j’avais de nombreux rêves. Je voulais être hôtesse de l’air pour pouvoir voyager et parcourir le monde. Mais ma passion pour l’écriture a pris le dessus et aujourd’hui j’essaie de vous faire voyager à travers mes écrits. J’ai utilisé la compagnie aérienne « Air Twitter » qui a fait escale sur l’Ile de Madagascar. Au lieu de continuer mon trajet, je me suis arrêtée car captivée par la beauté de leur tissus traditionnel, mais surtout par l’art de le manier et de le mettre en valeur. J’ai décidé d’en savoir plus et j’ai rencontré deux marques qui se sont données pour mission de valoriser le fait main et l’artisanat malgaches, mais surtout de faire du Lambahoany (Ndlr tissus traditionnel malgache) une tendance dans le domaine vestimentaire.

                                                          Sac en rafia avec du Lambahoany

Che Mona Accessoires et Parfums : Je suis vraiment ravie de vous avoir et je vous remercie pour cette opportunité de partager votre histoire. Je suis assez curieuse… Les noms de vos deux marques sont assez originales. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez opéré un tel choix ? Et qui sont les personnes qui se cachent derrière elles ?

Mino : D’abord je te remercie Mona de nous avoir accordé cet interview. Je suis Randrianasolo Mino Gaëlle, j’ai 25 ans, je suis à la fois maman et fondatrice de la marque d’accessoires en raphia Voahary Mdg. Voahary est un mot malgache qui signifie la nature ou encore la création et c’est aussi le prénom de mon premier enfant. Quand je voulais créer ma marque, le choix était évident car non seulement je voulais que mes créations reflètent un coté naturel dans tous les sens du terme mais aussi pour la bonne raison que si je faisais quelque chose ce serait en partie pour ma famille.

Randrianasolo Mino, fondatrice de Voahary Mdg

Samy : Le plaisir est partagé Mona. 3 Ladies Pirates parce qu’au tout début de l’histoire on était trois femmes (d’où le 3 Ladies). Pirates c’est le mot qu’on avait choisi pour signifier qu’on n’était pas très féminine, un chouia tomboy. On n’aimait pas les fleurs, les cœurs, la couleur rose tous les clichés féminins en fait nous dérangeaient. Après en abréviation 3LP c’est hyper stylé. Hihihi… Du coup maintenant à la tête du navire c’est moi, Samira Mihaja MOUMINI et mon équipe est constituée uniquement de femmes. Des WonderWomen et Wondermom qui sont Bekky, Seheno et Salohy.

Samira Mihaja Moumini, fondatrice de 3 Ladies Pirates

CMAP : Je vous ai découvert sur Twitter et j’ai tout de suite été captivée par la beauté des sacs en raphia avec une touche de lambahoany. Qu’est ce qui inspire vos créations ? D’où est partie l’idée de créer chacune vos marques ?

Mino : J’ai toujours été passionnée par les objets fait mains, pour moi ils dégagent beaucoup d’authenticité, je me suis intéressée aux fibres naturelles ces dernières années et je me suis mise à collectionner des accessoires en raphia. Quand l’occasion s’est présentée grâce à une amie, je n’ai pas hésité à créer ma marque avec des couleurs et des modèles qui me correspondent.

Samy : Je m’inspire vraiment de tout. Je suis quelqu’un d’assez classique. Nos modèles sont des modèles simples malgré l’imprimé lambahoany. On n’aime pas faire too much sachant que le lambahoany est déjà assez lourd. Le projet de lancer 3LP est partie du fait que dès le début, un de nos objectifs était de montrer que le « vita gasy » (comprendre le made in Madagascar) pouvait être synonyme de produit de gammes et non le contraire. Parce qu’il y avait un cliché qui disait que les produits artisanaux malgaches sont de mauvaises qualités. Faux et re faux !

CMAP : Un autre élément qui éveille ma curiosité : pourquoi quand on entend 3 Ladies Pirates on voit également Voahary Mdg ? D’où est partie l’idée de la collaboration entre les deux marques ? Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Samy : On s’est vu pour la première fois il y a un an lors d’un partage d’expérience sur entrepreneuriat. Mais on a parlé quelques temps après suite à la commande d’une cliente qui me demandait de lui faire deux pochettes pour sa mère et sa belle-mère. J’ai donc contacté Mino pour savoir si c’était possible de faire une pochette raphia + lambahoany. Ensuite, on s’est dit qu’il fallait absolument qu’on travaille ensemble parce que le rendu était juste incroyable. Et puis VIAVY est née. On voit Voahary Madagascar quand on entend 3LP parce que c’est tout simplement naturel pour nous de se tirer vers le haut. C’est l’état d’esprit VIAVY. On se soutient, on avance ensemble. On est des VIAVY. 

CMAP : La collection Viavy est le fruit de cette collaboration et elle fait encore beaucoup parlé d’elle sur la toile. Pouvez-vous nous dire ce que le mot Viavy signifie  et ce qui a inspiré sa création et son lancement?

Mino : Au tout début de notre collaboration, nous savions déjà qu’on voulait une collection qui allait refléter notre vision sur la Viavy (femme) malgache. On avait des figures féminines qui nous inspiraient chacune, et on est parties de là. Nous avons donc sorti 3 articles pour toutes les femmes ambitieuses, fières de leur origine et de leur identité : une pochette nommée Binao en hommage à une ancienne reine Sakalava, le Sac Suzy pour se remémorer de l’écrivaine Suzy Andry et le grand sac Gisèle à l’image de Gisèle Rabesahala, une femme militante et grande figure de l’histoire de Madagascar

CMAP : En dehors des vêtements et des sacs, quels autres accessoires confectionnez-vous ? Quels sont les différents procédés ou processus que vous utilisez dans la fabrication de vos créations ? Et pourquoi le choix du raphia ?

Mino : Pour le moment notre atelier utilise exclusivement le raphia, cette plante fait partie des innombrables richesses de Madagascar et de l’identité de l’artisanat du pays. Nous voulions démontrer qu’avec le raphia on peut pratiquement tout faire, et pas uniquement des sacs ou chapeaux. Avec cette fibre on peut faire divers accessoires de décoration (coussins, tapis, paniers) mais aussi des packaging pour emballer des produits de luxe, nous nous efforçons de faire tout ceci en restant extrêmement pointilleux sur la qualité.

Sac Gisèle

Samy : Chez 3 Ladies Pirates principalement nous ne faisons que des vêtements. Il nous ait déjà arrivé de faire une sangle de guitare (cuir + lambahoany) pour Stéphanie du groupe NOMAD. Mais de base nous ne faisons essentiellement que des vêtements. Les accessoires comme par exemple les sacs cela serait avec d’autres marques comme Voahary Madagascar.

CMAP : Pour vous avoir suivi pendant longtemps, j’ai remarqué que vous mettez un point d’honneur à valoriser la consommation locale et l’artisanat malgache. Parvenez-vous à écouler vos produits localement ? Et dans d’autres pays d’Afrique ?

Mino : Une grande partie de notre clientèle est basée à Madagascar, nous mettons un point d’honneur à promouvoir le savoir-faire des artisans locaux pour justement attirer l’attention des malgaches qui peuvent être encore réticents à consommer localement. Et on remarque que depuis quelques années, les malgaches se mettent à consommer de plus en plus de produits locaux, on ne peut qu’en être fières.

Tunique Beloha

CMAP : J’aimerai bien savoir quels sont les challenges que vous avez rencontrés jusqu’ici. Vos meilleurs moments, vos fâcheuses expériences….

Mino : Chez nous ce serait au niveau de la qualité de la matière première qui ne correspond pas toujours à nos attentes. Il y a eu beaucoup de bons moments, comme quand on a lancé la collection avec 3LP, cette expérience nous a beaucoup apporté et nous changera à jamais.

Samy : Chez nous cela a été de se constituer une équipe. Parce que nous avons pas mal changé. A un moment je me souviens je n’avais plus de couturiers. Et pourtant il y avait des commandes qui tombaient du ciel. J’ai donc dû me débrouiller pour qu’au final on me présente Bekky et de fil en aiguille, avoir cette équipe-là. De nombreux événements nous ont mis du baume au coeur, entre autres: l’année dernière notre défilé à Antsiranana lors du festival urbain Stritarty, nous avons habillé le groupe Kristel pour leur concert et le tournage de leur clip, et pour cette année 2020, le lancement de VIAVY en pleine pandémie.

CMAP : Auriez-vous de futurs projets  que vous souhaiteriez divulguer ? et pourquoi pas d’autres collaborations avec des marques d’autres pays africains ?

Mino : Nous sommes toujours ouverts s’il y a des propositions. Nous espérons implanter une base en Europe pour faciliter le circuit de distribution dans cette zone.

Samy : Je travaille sur une collection métissée pour 2021. C’est tout ce que je peux dire. Pour la collaboration avec d’autres créateurs africains c’est également prévu. Les pourparlers sont lancés. Mais je vous donne rdv en 2021 pour tout ça.

CMAP : Ce fut un réel plaisir de découvrir vos créations et de partager votre passion avec nous. Merci et bon vent pour la suite.

Samy & Mino: Encore merci pour votre intérêt et le temps que vous nous avez accordé !

Lorsque vous regardez les pièces de 3 Ladies Pirates et Voahary Mdg, vous pouvez constater que les deux marques se complètent. Le style est simplet mais chic et confère une certaine élégance et distinction. Ça importe peu si vous êtes de Madagascar ou non: au delà de l’effet de mode, 3 Ladies Pirates et Voahary Mdg souhaitent transmettre et faire vivre l’expérience malgache à tous leurs clients. Et la bonne nouvelle c’est que désormais vous pourrez vous faire expédier vos commandes. Si vous désirez acquérir les vêtements et les accessoires de ces deux marques, commandez en leurs laissant un mp sur leurs pages Facebook respectives 3 Ladies Pirates et Voahary Mdg. Vous pouvez également les trouver sur Instagram, Pinterest et Twitter.

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